Barnier, condamné à l'austérité? - L'intégrale -
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C dans l'air du 13 septembre 2024 - Barnier, condamné à l'austérité?Alors que Michel Barnier promet un gouvernement pour la semaine prochaine, certains ministres sont pressés de partir. C’est semble-t-il le cas de Bruno Le Maire qui a fait ce jeudi un "discours de remerciements", sans attendre la passation de pouvoir avec le futur ministre de l'Économie. Tous les agents de Bercy étaient conviés, mais aussi des parlementaires, des élus locaux, les anciens collaborateurs de tous les ministres passés par Bercy depuis 2017, des chefs d'entreprise, des représentants de fédérations professionnelles... Pas moins de 5 000 invités, une estrade, une sono, des écrans, installés dans la cour du ministère, pour diffuser les adieux de celui qui détenait les clés du ministère de l’Economie et des Finances depuis sept ans. L’occasion pour celui qui va reprendre son métier d’enseignant de donner quelques conseils à son successeur, quand il sera désigné. "La France ne doit pas revenir en arrière", a-t-il lancé, alors que la construction du budget 2025 s’annonce erratique. Avant de continuer : "La France ne doit pas revenir en arrière sur le rétablissement de ses comptes publics. Elle doit continuer de se fixer pour objectif de revenir sous les 3 % de déficit en 2027". Il préconise pour cela 30 milliards d’économies dès 2025 et 100 milliards d’euros supplémentaires d’ici 2028, tout en évitant de sortir du chapeau de nouveaux impôts.Des préconisations et un grand raout qui n’ont pas été au goût de l’opposition en pleine tempête budgétaire. Sour le feu des critiques, notamment des élus de la commission des finances qui le jugent responsable de la dérive des finances publiques françaises, Bruno Le Maire va transmettre à son successeur des comptes en piètre état. Le pays en effet ne respecte plus aucun des critères budgétaires inscrits dans les traités européens. Cette année, le Trésor mise sur un déficit de 5,6 % de produit intérieur brut, bien loin du plafond théorique de 3 %. Quant à la dette, elle frôle 3 160 milliards d’euros, soit près de 112 % du PIB, presque le double des 60 % visés. En 2017, ces indicateurs s’élevaient à 2,8 % et 97 %. Dans ces conditions, le futur ex-ministre est mal placé pour donner des leçons de rigueur, tancent la gauche comme le RN.Ces dérapages sont en partie liés à la crise due au Covid-19, et au "quoi qu’il en coûte", qui a protégé le pouvoir d’achat des Français et empêché des licenciements en masse, plaide de son côté Bruno Le Maire qui se félicite d’avoir "sauvé l’économie française". "L’économie est sur de bons rails", répète-t-il de plateau en plateau. Depuis sept ans, "la croissance cumulée de la France est supérieure à celle de la Grande-Bretagne, de l’Italie ou de l’Allemagne".Mais des signaux inquiètent. Depuis avril, le nombre d’usines fermées ou menacées de l’être a redépassé les annonces d’ouvertures, selon les pointages du cabinet de recherche Trendeo. Sur les six premiers mois de l'année, le nombre global de défauts a notamment bondi de 18 % par rapport à la même période de 2023 et près de 102.500 emplois se retrouvent menacés dans l'Hexagone.Alors quelle est la situation économique de la France ? Michel Barnier est-il condamné à l’austérité ? Qui pour reprendre les clés de Bercy ? Pourquoi la France est-elle confrontée à une forte poussée des défaillances d'entreprises ? Enfin que contient le plan à 800 milliards d’euros par an de Mario Draghi pour relancer la compétitivité européenne ? Les experts :- Emmanuel DUTEIL - Directeur de la rédaction - L’Usine Nouvelle - Lucie ROBEQUAIN - Directrice de la rédaction – La Tribune dimanche , La Tribune- Alix BOUILHAGUET - Éditorialiste politique - France Télévisions- Thomas PORCHER - Économiste, professeur à la Paris School of Business 🎙️ Retrouvez C dans l'air en vidéo sur france·tv : https://www.france.tv/france-5/c-dans-l-air/