Pourquoi des sans-abris ont déjà payé pour dormir dans des cercueils ?

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Dans le Londres du XIXe siècle, la pauvreté et l’itinérance étaient des fléaux majeurs. La ville, en pleine révolution industrielle, connaissait une explosion démographique, entraînant une crise du logement et un afflux de sans-abri. Pour répondre à cette détresse, l’Armée du Salut a mis en place des hébergements de fortune où les plus démunis pouvaient passer la nuit moyennant une somme modique. Parmi ces solutions, l’une des plus frappantes fut les « coffin houses », où l’on pouvait dormir… dans des cercueils.Les « coffin houses » : des cercueils comme lits de fortuneÀ l’époque, les solutions d’hébergement pour les sans-abri étaient limitées et souvent insalubres. Les workhouses (maisons de travail) offraient un abri en échange de tâches épuisantes, tandis que les asiles de nuit étaient bondés et rudimentaires.Face à cette situation, l’Armée du Salut proposa des alternatives économiques. Pour quelques pennies, les plus pauvres avaient accès à trois types d’abris :Le « penny sit-up » : Un banc où l’on pouvait s’asseoir toute la nuit, sans possibilité de s’allonger. Le « two-penny hangover » : Une corde tendue sur laquelle les gens pouvaient s’adosser pour dormir à moitié suspendus. Le « four-penny coffin » : Une solution plus confortable, où les sans-abri pouvaient s’allonger dans une structure en bois ressemblant à un cercueil, recouverte d’une toile pour un semblant d’intimité. Ces cercueils n’étaient évidemment pas destinés aux morts, mais servaient de couchettes individuelles, protégeant quelque peu du froid et des intempéries.Une solution pragmatique mais précaireBien qu’inconfortables, ces cercueils étaient un luxe comparé aux alternatives. Ils offraient un minimum de dignité et d’intimité dans une ville où dormir dans la rue signifiait affronter le froid, la violence et les maladies.Cette initiative permit à des milliers de sans-abri de survivre dans un Londres impitoyable. Cependant, avec l’évolution des politiques sociales et du logement, ces pratiques disparurent progressivement à la fin du XIXe siècle.Un reflet de la misère urbaineLes « coffin houses » illustrent l’extrême précarité de l’époque et le manque de solutions pour les plus vulnérables. Elles rappellent que, malgré les progrès sociaux, la question du sans-abrisme reste un enjeu majeur dans de nombreuses métropoles aujourd’hui. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

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