Pourquoi les Apaches ont terrorisé Paris ?

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Le phénomène de bandes de jeunes tombant parfois dans la délinquance n'est pas propre à notre époque. On le rencontre déjà dans le Paris de la Belle Époque, au début du XXe siècle. Coiffés de larges casquettes, un foulard aux couleurs vives noué autour du cou, ces "voyous" sont souvent très jeunes, certains étant même à peine entrés dans l'adolescence. On les appelle des "apaches". Ces Indiens d'Amérique, les Parisiens ne les avaient pas vus au cinéma, encore balbutiant, mais dans le spectacle du célèbre Buffalo Bill qui, en 1889 et 1905, est présenté dans la capitale. Ce "wild west show" obtient un triomphe et familiarise les spectateurs avec ces "Apaches" sanguinaires qui scalpent leurs ennemis. Le nom de ces nouveaux "sauvages" parisiens, qui terrorisaient les honnêtes gens, était tout trouvé. Des codes bien particuliers Les apaches parisiens viennent souvent de l'Est de la capitale. Ils fréquentent aussi les "fortifs". Bordant la ville, à proximité de l'enceinte élevée sous la Monarchie de Juillet, le secteur, réputé mal famé, abrite une population interlope. Ces bandes, qui se donnent des noms pittoresques, comme "les loups de la butte" ou "les chevaliers du sac", défendent bec et ongles un territoire qu'ils considèrent comme leur propriété. C'est dire que les bagarres entre bandes rivales sont fréquentes. Souvent sans domicile fixe, ces jeunes en rupture de ban ne fréquentent aucune école. Volontiers anarchistes, ils professent une haine jamais assouvie pour les bourgeois et les autorités, au premier rang desquelles figure la police. Les rapines diverses et les démêlés avec les agents conduisent souvent les apaches en prison. C'est pour eux un titre de gloire, dont certains se revendiquent pour prendre de l'ascendant sur leurs camarades et devenir des chefs de bande très respectés. Souvent tatoués, les apaches remplacent le travail, qu'ils détestent, par la fête et l'alcool. Ils adoptent une allure voyante, faite pour attirer l'attention sur eux. Les femmes intègrent souvent leurs bandes. Elles y jouissent d'une liberté de mouvement et même d'une certaine forme d'égalité, qui tranchent avec le statut des femmes de la bourgeoisie, mises en tutelle par la société. Learn more about your ad choices. Visit megaphone.fm/adchoices

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