Géopolitique de l'espace : une course dangereuse ?
La Pause géopolitique - Een podcast door Anne Battistoni - Donderdagen
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En février 2021, les Émirats arabes unis ont placé en orbite autour de la planète Mars, après 5 mois de trajet depuis la terre : une sonde spatiale baptisée espoir. Le responsable du projet a déclaré après cette mise en orbite réussie : « Au peuple des Emirats arabes unis, aux nations arabes et musulmanes, nous annonçons l’entrée réussie en orbite autour de Mars. Dieu soit loué ! » Le pays s’affirme comme la première puissance spatiale du monde arabe, même si ce terme de puissance spatiale peut-être discuté puisque la sonde a été réalisée en coopération scientifique avec les Etats-Unis et qu’elle a été lancée par un lanceur japonais à partir d’une base japonaise. Mais peu importe ! L’événement montre la puissance des Émirats arabes unis et sa capacité à se projeter dans le futur, célébrant à la fois le cinquantenaire de la création du pays né en 1971, et en même temps la science islamique et arabe en écho avec l’âge d’or du monde arabe, entre le VIII et le XIIe siècle, lorsque leurs savants étaient les pionniers de l’astronomie. Alors l’espace, nouveau territoire d’affirmation nationale ? Cependant, en 2021, nous avons également beaucoup parlé en France de la mission de Thomas Pesquet dans l’ISS, la station spatiale internationale. Cette station habitée depuis plus de quinze ans, qui a coûté à ce jour plus de 100 milliards de dollars, est le plus grand projet de coopération spatiale et scientifique qui ait jamais été mené. Il rassemble Américains, Européens, Russes, Canadiens et Japonais. L’espace n’est-elle pas surtout un espace de coopération ? Entre coopération et compétition, une petite douzaine d’États – les puissances spatiales – se livrent aujourd’hui une course à la puissance. Augmentation des budgets spatiaux, multiplication des annonces, nouveaux acteurs privés : l’espace apparaît comme la nouvelle frontière de l’humanité. Peut-on craindre une appropriation de l’espace par certains ? Une militarisation de cet espace ? S’agit-il vraiment de territoires à conquérir ?