Le 21 août 1968, Prague écrasée sous les chars
TIME SHOT, Une minute pour comprendre l'Histoire du Monde - Een podcast door STORYCAST

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21 août 1968, Prague écrasée sous les chars. Mardi 21 août 1968, une date qui marque la fin d'un rêve, celui du Printemps de Prague. La veille, peu après 23 heures, des avions sans insignes franchissent l'espace aérien tchécoslovaque. En quelques heures, plus de 250 000 soldats, plus de 6 000 chars venus d'URSS, de Pologne, de Bulgarie, de Hongrie et d'Allemagne de l'Est pénètrent dans le pays. Le "pacte de Varsovie" déclenche une opération éclaire, presque mécanique. L'objectif est clair, écraser le Printemps de Prague. En effet, depuis le début de l'année, sous l'impulsion du réformateur Alexander Dubček, la Tchécoslovaquie tente une voie nouvelle, un socialisme à visage humain. Moins de censure, plus de liberté, une presse libre, une économie assouplie. Tout ça sans sortir du bloc soviétique, bien sûr. Mais à Moscou, cette expérience est vécue comme une menace existentielle. La peur de la contagion, la hantise d'une brèche dans le glacis communiste. Brejnev hésite et frappe. Dans la nuit du 20 au 21 août, Prague est envahie. Les chars traversent la ville. Les étudiants forment des chaînes humaines. Certains jettent des cocktails Molotov. Mais la consigne est claire, pas de résistance armée. La population descend dans la rue, crie, pleure, entoure les blindés. Des pancartes sont brandies en russe, traitant les militaires d'envahisseurs. Le siège de la radio nationale est pris d'assaut. Quelques journalistes continuent d'émettre, clandestinement, et puis le silence. Dubček est arrêté, transféré à Moscou. Il va revenir, contraint, pour annoncer à son peuple la fin des réformes. En quelques jours, tout est à nouveau figé. Et la normalisation commence, purge, surveillance, peur. Le bilan humain est modeste en chiffres, une centaine de morts, mais immense en symboles. Ce 21 août 1968, l'utopie d'un communisme réformable s'effondre. Et dans tout l'Occident, des intellectuels de gauche, jusque-là fascinés par Moscou, ouvrent les yeux. 6 mois plus tard, un étudiant s'immole par le feu, en signe de désespoir. Le message soviétique a le mérite d'être clair. Aucun état du bloc ne peut sortir de la ligne, pas même en douceur. A demain dans TIME SHOT pour une nouvelle Minute Histoire. Hébergé par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.